Fri/Jan/Å
Un bar à vins italien qui enquille les hits comme Moroder en 80
Dîner dans une salle de bains des années 80, ça vous dit ? Vous devriez essayer car dans ce petit restaurant à carreaux blancs éclatés, graffiti fluo et tabourets inconfortables (comme à l’époque), il règne une ambiance plus new wave que dans un fan-club de Duran Duran.
Un barav exigu comme une petite lucarne mais à fort potentiel d’ambiançage, avec en présentateurs vedettes Giuseppe Craparotta (jadis croisé à la crèmerie) et Alessandro Allegri, qui a quitté son boulot dans l’écologie pour se mettre à la cuisine, à l’étranger qui plus est… On applaudit ce grand saut et sa réception impeccable car le garçon envoie les hits de la cuisine italienne avec une aisance digne de Raffaella Carrà dans un télécrochet : croustillantissime artichaut à la juive comme à Rome ; atomique calamar farci à la sicilienne et puntarelle ; épatants tagliolini alla carbonara bien poivrées, terribles tagliatelles au ragoût de sanglier… Le dessert aussi étonne, et même panettone, avec une tranche de la célèbre brioche, artisanale et au levain, servie chaude avec une crème fouettée – dinguerie !
À boire, Giuseppe et la sommelière Eliana Campo dégotent des canons pas courants qui régalent : blanche jacquère savoyarde vinifiée dans le Jura (7 € le verre), champagne blanc de noir confit (15 €) et tout une squadra de pifs italiens comme ce blanc de l’île de Pantelleria (dès 31 €). Et bientôt, Anna se travestira en Enzo en journée pour proposer des paninis au dej, avant de redevenir Anna le soir, votre nouvelle meilleure copine italienne.
Thu/Sep/Å
Il fut l’unique création rescapée du naufrage du projet de La Jeune Rue, en 2014 : une façade et un décor au carrelage noir et blanc dû à la papesse du design italien Paola Navone. Retapé par l’agence Rotunno-Justman, on y parle aujourd’hui italien grâce au chef sicilien Giuseppe Craparotta (ex-Armani Caffè) et à son acolyte Alessandro Allegri. Dans l’assiette ? Une dinguerie de courgette farcie aux légumes et pain parfumé ; une ragoûtante caponata d’aubergine au
maquereau ; des tagliolini cacio e pepe bien pecorinés et citronnés aux câpres de Pantelleria… Mais aussi un osso buco au safran, tendre et fondant ; ou encore un poulpe grillé relevé de crème de ‘nduja et adouci d’une purée de PDT onctueuse et bien beurrée ! Tout ça avant, en unique dessert, la panna cotta della nonna, la vraie de vraie, sans gélatine et avec des prunes confites sur le dessus – une tuerie dont on rêve encore… // Agathe Braun
POUR LA SOIF ? Après un spritz ou un negroni sbagliato (4,50 et 9 €), un blanc alsacien Pur Jus de Dirringer (9 € le verre) ou sicilien Biancoviola signé Aldo Viola (57 € la bouteille), ou un rouge piémontais Dosset de Ferdinando Principiano (40 €).
LES PRIX : entrées 11-16 €, plats 18-27 €, fromages 13 €, dessert 9 €.